Introduction
Quand je raconte Auschwitz...
Quand je raconte Auschwitz,
Je raconte ce que j'ai vu
Parce que j'y ai vécu.
Jamais je ne raconte ce que l'on me raconte.
Exagérer ce que l'on a vécu,
C'est travestir la vérité, c'est trahir
La déportation.
Au début, il y a eu Dieu.
Peut-être.
Après, il y a eu Auschwitz.
Avec certitude.
Après, il y aura après nous.
Quoi ?
Savez-vous ?
Savez-vous ?
Non vous ne savez pas.
Vous ne pouvez pas savoir
Alors, essayez d'imaginer
L'espace d'un instant
Une centaine d'êtres humains
Dans un wagon pour bestiaux
Femmes, hommes, enfants et vieillards
Entassés dans ce corbillard
Enchevêtrés et gémissants
Se pissant dessus
Et chiant par-dessus
Pendant trois jours
Et trois longues nuits...